Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Embarquement au Népal et au Tibet

30 novembre 2007

Kolkata (Inde), vendredi 30 novembre 2007

Quelques photos supplémentaires

   En se penchant sur les photos prises lors de ce séjour au Tibet et au Népal on se rend compte très rapidement que nous avons photographié énormément de gens, qu’ils soient tibétains comme à gauche ou népalais comme à droite.

05_trajet_tingri_087 22_helambu9_145

   Les couleurs de peau, les regards, les formes des visages, ou les vêtements entre autres, sont extrêmement variés et nous voulons montrer dans ce message certaines images que nous n’avons pas placées dans nos récits pour vous faire partager cette belle expérience.

   Au Tibet, nous avons évidemment été impressionnés par la ferveur religieuse des habitants et nous avons pu photographier beaucoup de Tibétains aux abords des temples et lieux sacrés.

01_lhassa_010mod

01_lhassa_082mod 01_lhassa_096mod

04_shigatse_054mod 04_shigatse_069mod2

   Au Népal, ce sont surtout les enfants qui nous ont régalés devant l’objectif. Timides, exubérants, apeurés ou impolis, nous avons rencontré tous les styles imaginables.

19_gosaikung6_003 16_langtang3_086

18_gosaikund5_067mod 15_langtang2_079

23_helambu10_063

   Côté chambres d’hôtel, nous avons eu droit à des genres très différents. D’abord du pseudo luxe chinois à Lhassa avec petits échantillons (ça ne nous était pas arrivé depuis très longtemps), douche sophistiquée et même un combiné près des toilettes en cas d’envie pressante... de téléphoner !

01_lhassa_112

01_lhassa_114 01_lhassa_576

   Puis nous sommes rapidement repassés dans la catégorie inférieure, à la fois pendant la suite du tour au Tibet puis pendant le trek au Népal. Deux lits, des murs en contreplaqué et juste assez de place pour ouvrir la porte, c’était la norme.

19_gosaikung6_002 15_langtang2_001

   Nous donnons quand même une mention spéciale à l’interrupteur «à ciel ouvert» trouvé dans notre chambre à Tingri au Tibet. Pour allumer la lumière, tirez sur le fil vert, c’est simple !

06_tingri_108

Photos Népal-Tibet - Retour accueil - Livre d'or

carte_Nepal

Publicité
Publicité
30 novembre 2007

Kolkata (Inde), vendredi 30 novembre 2007

Arrêt à Ilam, capitale du thé népalais

   Ce samedi 17 novembre, sacs bouclés et ordinateur réparé, nous reprenons la route. Et pas n’importe quelle route. Nous embarquons dans un beau bus népalais pour un trajet de nuit, direction Ilam, tout à l’est du Népal. A vol d’oiseau il y a environ 250 kilomètres depuis Katmandou. Malheureusement, le réseau routier est très limité, ce qui oblige le bus à faire un détour énorme, nous nous en apercevons rapidement : nous partons plein ouest alors que notre destination est à l’opposé !

carte_trajet_ilam

   En plus, s’extirper de la capitale est long à cause des nombreux bouchons qui se forment sur l’unique voie d’accès. Ajoutez à cela un premier arrêt pour démonter, regraisser et remonter une pièce près des roues arrières puis un deuxième pour que le chauffeur et son assistant mangent un dal bhat à l’Everest Restaurant et vous comprendrez que la distance parcourue après trois heures de bus est faible, très faible. Peut-être une trentaine de bornes ?

30_trajet_ilam_005

   Avant d’acheter nos billets nous avions tenté de connaître la durée du trajet. Les réponses étaient évasives et différentes les unes des autres mais nous avions estimé qu’il nous faudrait 13-14 heures pour rallier Ilam. Et bien c’était optimiste car nous mettrons en tout vingt-et-une longues heures, record battu.

   Nous sommes habitués à ces longs parcours après notre séjour en Argentine mais les bus argentins sont bien sûr dix fois plus confortables que les vieux bus népalais. Il n’y a pas grand chose à faire pour s’occuper à part regarder le paysage (et encore jusqu’à 18h car ensuite il fait nuit) et écouter de la musique. Le bus est loin d’être rempli, une première pour nous au Népal car d’habitude ils sont pleins à craquer. Du coup Ander dispose de deux sièges pour tenter de dormir. De notre côté nous nous installons comme nous pouvons. Il faut changer de position de temps en temps pour soulager les petites douleurs qui apparaissent à la nuque, au dos ou aux fesses. On ouvre un oeil quand le bus s’arrête pour une raison ou une autre et l’on voit des ombres s’agiter sur le bord de la route. La nuit est longue !

30_trajet_ilam_008

   Le soleil finit par se lever dans de très belles couleurs et nous découvrons la plaine du Teraï avec ses champs à perte de vue. Après 17 heures de transport, on nous demande de changer de bus. Le nôtre s’arrête le long de la route principale et nous prenons un véhicule plus petit pour les dernières heures sur une route de montagne. Ca n’est pas plus mal : durant tout ce temps, c’est le même chauffeur qui conduisait ! Il ne paraît même pas fatigué mais c’est quand même plus rassurant de continuer avec quelqu’un d’autre...

   Cette dernière partie du voyage n’est pas la plus confortable, une fois de plus les genoux souffrent à cause du siège de devant, beaucoup trop près. Cependant les paysages qui nous entourent sont très beaux, les plantations de thé recouvrent toutes les collines environnantes. Ca change des rizières. Nous arrivons enfin à Ilam vers 11h. Nous sommes surpris par la taille de la ville. Nous pensions trouver quelques maisons au milieu des champs mais c’est l’inverse, nous avons du mal à apercevoir les théiers.
En fait ils ne sont bien sûr pas loin. La ville est construite le long d’une sorte de crête et un peu en-dessous, les cultures de thés s’étendent de tous côtés.

31_ilam_010

   Après avoir déposé nos affaires dans un hôtel, nous partons nous promener tranquillement au milieu de ces arbustes qui ne payent pas de mine mais qui produisent une bien bonne boisson. De nombreuses femmes travaillent à la récolte dans les champs, enlevant les jeunes pousses sur le dessus des théiers et les déposant dans la grande hotte qu’elles portent sur le dos. On est encore bien loin du sachet de thé que l’on trouve dans nos supermarchés mais c’est amusant de voir l’origine de tout cela.

31_ilam_034

31_ilam_043mod

   Nous n’avons évidemment pas une grosse patate mais nous trouvons quand même ensuite la force de parcourir l’artère principale d’Ilam. Nous voyons rapidement que nous ne passerons pas plusieurs jours par ici car il n’y a pas grand chose à voir à part les plantations. Cependant il n’y a pas un touriste à l’horizon, ce qui change de Katmandou, et ce n’est pas pour nous déplaire.

   Les gens sont intrigués par notre présence. Les regards se tournent vers nous dès que nous arrivons quelque part et les rares personnes qui parlent un peu anglais nous souhaitent la bienvenue. La conversation n’est jamais très longue dans ces cas-là mais c’est quand même sympa.

   Panta nous avait donné le numéro de téléphone d’une famille de sa connaissance à Ilam. En milieu d’après-midi, Clément la contacte et rendez-vous est pris le lendemain matin pour faire un petit tour de la ville avec des gens du coin.

   C’est donc en compagnie de deux jeunes Népalaises de 17 et 19 ans parlant un bon anglais que nous nous promenons dans les rues de la ville ce lundi 19 après être passés boire un thé dans la maison de famille. Nous visitons quelques petits temples, de nouveau les « jardins de thé » ou encore Radio Ilam où Smriti, une de nos guides, anime une émission plusieurs fois par semaine. Nous sommes une fois de plus très bien reçus par tous les habitants d’Ilam, contents de nous voir là. Nous terminons le petit tour par l’entrepôt où les femmes qui collectent les feuilles de thé viennent décharger leur cargaison. La récolte est rassemblée, mise dans des caisses puis envoyée par camion plus bas dans la vallée pour être transformée, puisqu’il n’y a pas de structure permettant de le faire sur place. On reconnaît déjà l’odeur du thé dont nous avons l’habitude dans l’entrepôt alors que les feuilles, recouvrant le sol de plusieurs salles, sont encore vertes.

31_ilam_101

   La mode à Ilam est de prendre des photos au milieu des théiers. Nous respectons cette tradition et posons en compagnie de nos deux amies pour une photo-souvenir avant de nous séparer.

31_ilam_108

   Après ce petit arrêt à Ilam, notre objectif est de rejoindre la frontière indo-népalaise, située dans la ville de Kakarbhitta à environ trois heures d’ici.

carte_trajet_kakarbhitta

   Il est 15h, il devrait donc être possible de trouver un moyen de locomotion, ne serait-ce que pour nous avancer un peu. Mais nous avons beau chercher et demander aux gens, rien à faire, il est beaucoup trop tard. Les habitants paraissent même surpris que voulions partir à une telle heure ! Il y a bien quelques jeeps prêtes à démarrer mais elles ne vont pas du tout dans la bonne direction.

31_ilam_110mod

   Nous revenons donc à notre hôtel pour une nuit supplémentaire à Ilam. Ca n’est pas bien grave, le resto de la veille était bon et cela nous permet de discuter avec des partisans du fédéralisme pour la constitution népalaise qui doit être réécrite prochainement. Motivés quoique bien éméchés, les jeunes gens que nous rencontrons nous remettent même un gros document décrivant leur projet. Le problème, c’est que les 50 pages sont écrites exclusivement en népalais...

   Tôt le lendemain matin nous trouvons facilement une jeep collective qui nous redescend vers la route qui va à Kakarbhitta. Un bus plus tard, nous passons sans encombre l’immigration népalaise puis indienne : c’est parti pour de nouvelles aventures !

Photos Népal-Tibet - Retour accueil - Livre d'or

carte_Nepal

29 novembre 2007

Kolkata (Inde), jeudi 29 novembre 2007

Bug à Katmandou

   A notre retour à Katmandou le mardi 13 novembre, nous retrouvons les activités habituelles d’après-trek : il faut faire des lessives, nettoyer les chaussures de randonnée, télécharger les photos et préparer la suite de notre récit pour le blog. Pour ces dernières étapes, notre petit ordinateur portable nous est depuis le début extrêmement utile.

   Seulement voilà, ce jour-là, l’ordinateur plante au milieu du chargement des photos et refuse de redémarrer. Nous tentons de multiples relances, faisons appel à nos amis qui sont plus calés que nous en informatique mais toutes les tentatives demeurent infructueuses. Nous nous résignons finalement à nous adresser à un réparateur professionnel. Heureusement, le patron de notre hôtel est en mesure de nous conseiller un technicien qu’il connaît bien. Celui-ci examine le bébé et l’embarque pour tenter d’arranger les choses. Finalement le verdict tombe le surlendemain : il n’y a pas moyen d’échapper au formatage du disque dur et à la réinstallation complète de tout le système.

   Par bonheur, nous sommes toujours très vigilants avec la sauvegarde de nos données, notamment de nos photos de voyage et nous n’en perdons pas une seule. C’est juste encore une fois une grosse perte de temps et une partie de l’explication de notre retard actuel dans nos messages. Nous aurions préféré visiter les environs de Katmandou avec nos amis plutôt que d’avoir à gérer des pépins informatiques.

   Pour nous changer les idées, nous allons dîner tous les sept chez Panta le mercredi soir. Les enfants sont toujours aussi à l’aise avec nous et organisent rapidement un cours collectif de yoga. Inutile de préciser que certains sont plus doués que d’autres...

25_katmandou_002

  Quant à Panta, il a dû être marqué par notre appétit d’ogre pendant le trek parce qu’il nous prépare un repas pantagruélique : à la fin de l’apéritif, nous avons déjà l’impression de ne plus pouvoir rien avaler et il reste encore un énorme dal bhat au curry de mouton et un dessert breton : des crêpes !

25_katmandou_012

   Question boisson, nous n’avons plus besoin de marcher alors Panta considère que l’alcool est permis. Le problème, c’est qu’il remplit autant nos verres de vin qu’il le faisait avec le thé durant le trek. Les effets ne sont pas vraiment les mêmes...

   Le lendemain, nous sommes toujours plongés dans nos problèmes techniques et déjà certains de nos amis repartent. Olivier et Jérôme nous quittent le midi et Damien le soir. Au passage, nous en profitons pour renvoyer en France certaines de nos affaires qui ne nous serviront plus comme nos gros blousons de randonnée. Ca fera toujours ça de moins à transporter, enfin pour nous : le sac de Damien ne nous dit pas merci !

   Nous avons été heureux d’avoir de la visite pour ce trek. C’est toujours sympa de se retrouver entre amis et agréable que certains soient prêts à parcourir autant de distance pour faire un bout de chemin avec nous ! Nous espérons qu’ils ont autant apprécié leurs vacances que nous. Apparemment Jay et Damien n’en ont pas trop marre de notre présence : ils parlent de venir nous rejoindre aux Philippines dans quelques mois. Cette fois ce ne sera pas pour marcher mais davantage pour se détendre à la plage, ça devrait aussi  être sympa !

   A l’instant où nous mettons sous presse, nous apprenons qu’Olivier a regagné Mulhouse avec une belle angine blanche et qu’il lui a fallu un arrêt maladie pour se remettre de ses vacances. Nous espérons qu’il va mieux et qu’il ne regrette pas trop d’être venu nous rejoindre !

   En attendant, nous profitons un peu des merveilles de la vallée de Katmandou. Nous faisons un petit tour à Patan, une ville impériale située à quelques kilomètres seulement de la capitale. La lumière dorée de la fin d’après-midi illumine les toits des  temples et le ciel est d’une rare pureté. La vue depuis les terrasses qui surplombent la cité est magnifique.

26_patan_113

   Le lendemain, profitant du ciel qui est exceptionnellement clair depuis quelques jours, nous nous rendons tôt le matin avec Stéphane à Nagarkot à une trentaine de kilomètres de Katmandou. C’est un des points les plus hauts de la vallée et la vue sur les montagnes est impressionnante. On distingue même la chaîne de l’Everest dans le lointain.

27_nagarkot_010

   Nous marchons ensuite jusqu’au temple de Changu Narayan situé un peu plus loin au bout d’une crête. La balade est sympa et nous permet encore d’apprécier de belles vues sur les montagnes et de traverser quelques petits villages.

27_nagarkot_023

   Quant au temple, il est intéressant et relativement peu fréquenté. Il est dédié à Vishnu que l’on voit ici représenté porté par sa monture, le fidèle Garuda.

28_changdu_narayan_018

   Vers midi, nous retrouvons Ander à Bhaktapur, la troisième ville impériale de la vallée. Il a passé la journée de la veille malade et au lit donc il a préféré ne pas venir marcher avec nous mais il se sent à présent beaucoup mieux et prêt à explorer la ville. C’est sans doute celle qui comporte le plus de temples, dont le plus haut des environs.

29_bhaktapur_083

   Comme souvent, il est bien agréable de s’asseoir tranquillement dans un coin avec un «masala tea» et de regarder passer les gens.

29_bhaktapur_049

   Pour terminer cette journée, nous dînons au restaurant avec Panta. Il nous donne des conseils et des idées pour la suite de notre voyage au Népal. Nous nous préparons en effet à quitter Katmandou pour nous rapprocher de la frontière indienne à l’est du pays. Panta nous donne les coordonnées d’amis à Ilam, une ville connue pour ses plantations de thé où nous pensons nous rendre. Voilà qui devrait nous faciliter les choses pour nous promener dans la région.

   Le samedi 17, Stéphane fait ses adieux à Katmandou et à ses boutiques de souvenirs pour repartir vers la France. Quant à nous, désormais nous ne sommes plus que trois sur les sept trekkers, nous nous dirigeons avec Ander vers la gare routière pour prendre un bus à destination d’Ilam. La route va être longue mais nous partons à la découverte d’une autre facette du Népal.

Photos Népal-Tibet - Retour accueil - Livre d'or

carte_Nepal

26 novembre 2007

Gangtok (Inde), lundi 26 novembre 2007

Trek avec les copains

   Pour nos amis qui viennent d’arriver au Népal, le trajet vers Syabru, village situé au nord de Katmandou d’où s’effectuera notre départ en trek constitue une bonne introduction au pays. D’une part, les 130 kilomètres de route nécessitent pas moins de 10 heures de transport. D’autre part, notre véhicule est un magnifique bus local pas express du tout et où l’on entasse pêle-mêle tout ce qu’on peut ! Dans l’allée centrale on trouve notamment des bidons, des poulets, des adultes, des paquets, des enfants, des sacs...

13_trajet_aller_017

   Les poulets commes les enfants ont fâcheusement tendance à déborder sur les genoux de Stéphane !

   Heureusement pour nous, le transport constitue l’intégralité du programme de cette première journée et la marche proprement dite ne commence que le lendemain matin.

   Notre troupe se compose des sept trekkeurs, d’un guide, d’un assistant et de quatre porteurs. Ca fait toujours bizarre de donner ses affaires à transporter à quelqu’un d’autre, on se sent un peu mal à l’aise, mais c’est aussi une manière de donner du travail aux habitants du pays. Au moins, nous avons condensé nos affaires dans quatre gros sacs à dos qui sont plus faciles à porter et sûrement moins lourds que les chargements d’autres porteurs que nous croisons parfois...

17_langtang4_029__1_

   Pour ceux qui ne sont pas familiers avec tous les participants au trek, voici de gauche à droite Jérôme, Olivier, Stéphane, Panta, Clément, Damien et Ander.

16_langtang3_149

   En général, nous nous levons assez tôt pour un énorme petit-déjeuner (pancakes, pain tibétain et thé à volonté) et nous effectuons la plus grande partie de la marche au cours de la matinée. Notre assistant-guide part avant nous pour aller réserver les places dans des lodges pour le soir : la haute saison de montagne bat son plein au Népal et il faut être sûr de loger tout notre petit monde au même endroit.

   Après un dal bhat réparateur, nous enchaînons sur l’étape de l’après-midi pour gagner notre gîte du soir. Ce n’est bien sûr pas le grand luxe dans les guest-houses, les structures en bois laissant par exemple parfois passer des courants d’air désagréables, mais nous ne nous attendions pas à loger au Hilton au milieu des montagnes.

17_langtang4_033

   La température chute rapidement avec la fin du jour et nous passons tous la fin de l’après-midi à jouer aux cartes ou à lire dans la pièce commune, groupés autour du poële.

   Pas de souci de combustible, la bouse de yack brûle très bien... et sans odeur ! Pour la faire sécher, rien de tel que d’en décorer sa maison. Pas très esthétique mais efficace.

16_langtang3_095

   Les chambres n’étant pas chauffées, nous ne nous éternisons pas après le dîner mais gagnons rapidement nos sacs de couchage pour une bonne nuit de sommeil.

   Durant les trois premiers jours, nous suivons une première vallée jusqu’à une altitude de 3800 mètres. Il s’agit d’un passage assez étroit mais qui doit permettre d’admirer de belles vues sur des montagnes toutes proches, notamment la chaîne du Langtang.
   Malheureusement, le temps n’est pas très dégagé et nous n’apercevons que rarement les sommets. En voici tout de même qui émergent des nuages...

16_langtang3_153

   Mais les nuages sont quand même les véritables stars de ces premiers jours.

16_langtang3_059

   Tout au long de cette route, nous avons l’occasion de traverser plusieurs villages. Si la communication avec les habitants qui ne parlent pas anglais n’est pas toujours facile, du point de vue photographique, c’est un véritable régal. Ander et Clément surtout s’en donnent à coeur joie avec les enfants...

16_langtang3_019 17_langtang4_022__1_

   Et quand on montre le résultat aux petits Népalais, on se retrouve vite entouré par des gamins enthousiastes !

16_langtang3_054_1

   Nous parvenons au point le plus haut de la vallée de Langtang le mardi 5 novembre vers midi. Plus tard dans la journée, nous partons nous promener sur le plateau malgré un temps très couvert. La rencontre d’un troupeau de yacks dans ce décor quasi-sibérien prend un caractère irréel.

16_langtang3_171

   Panta, qui sait que nos estomacs de carnivores ont du mal à s’accomoder de l’ordinaire presque exclusivement végétarien des lodges de montagne, nous réserve une surprise. Il fait l’acquisition d’un mouton entier que notre assistant-guide accomode en un délicieux curry pour relever le dal bhat du soir.

   Le lendemain, nous  amorçons la redescente par là où nous sommes montés mais nous obliquons avant la fin vers une autre vallée. Nous allons en quelques jours rallier les lacs sacrés de Gosaïkund situés à une altitude supérieure à 4400 mètres. En théorie, l’acclimatation acquise pendant la première partie du trek devrait nous permettre d’y parvenir sans trop de problèmes. La difficulté est peut-être ailleurs, comme dans l’apparition des ampoules aux pieds après ces quelques jours de marche, notamment pour Olivier. Cette première étape de remontée lui demande du courage...

   La météo s’améliore un peu mais nous sommes encore bien souvent dans les nuages. Et comme nous montons en altitude, le froid se fait de plus en plus vif et nous marchons parfois sous la neige.

   Lors de notre montée vers le village de Gosaïkund qui se trouve au bord d’un des lacs, c’est carrément le «jour blanc», il ne nous manque plus que les skis !

20_gosaikund7_069

   Cette fois, c’est l’après-midi que nous passons intégralement à jouer aux cartes et à boire du thé : dehors c’est la tempête de neige.

20_gosaikund7_080

   Pas de risque de manquer de boisson, Panta transporte une multitude de thés différents dans son sac à dos. Il y en a pour toutes les circonstances mais nous consommons des litres du «spécial temps froid».

   La nuit à 4200 mètres est glaciale. L’eau gèle dans nos gourdes et malgré nos duvets de bonne qualité pour la plupart d’entre nous (n’est-ce pas Jay ?) nous ne refusons pas les couvertures supplémentaires fournies par notre hôte.

   Au petit matin, le miracle tant attendu s’est produit. Il n’y a plus un nuage et le paysage est déjà magnifique. Il s’agit de notre plus longue journée de marche qui doit nous emmener à un col à 4600 mètres (le point le plus haut du trek) avant de redescendre dans la vallée de l’autre côté. Il fait très froid mais nous avons droit à un panorama splendide sur les lacs, la chaîne du Ganesh Himal et deux autres chaînes de montagnes de plus de 8000 mètres, celle du Manaslu et celle des Annapurnas.

21_gosaikund8_056

   Forcément, on mitraille de tous les côtés, nous sommes contents de pouvoir enfin contempler ces montagnes par beau temps. Nous faisons une petite pause une fois arrivés au col, le temps de manger une ou deux barres chocolatées données par Panta et d’observer les nombreux drapeaux à prières installés à proximité.

21_gosaikund8_091

   Pourtant nous ne pouvons pas trop nous attarder, il faut amorcer la descente. Les nuages s’engouffrent déjà dans la vallée et nous enveloppent rapidement. Nous revoilà sous la neige ! La journée se transforme alors en cauchemar pour Damien dont les genoux «bloquent». C’est un problème classique du randonneur à la descente, surtout au Népal où les sentiers sont souvent constitués d’énormes marches qui demandent de gros efforts aux genoux. Nous nous adaptons donc à son rythme pour descendre jusqu’à notre étape du soir.

   Tout le monde est content d’arriver et d’apprécier la surprise qu’Ander portait dans son sac depuis le début : une bonne bouteille de vin pour fêter notre col à 4600 mètres. Ca change agréablement de la bière népalaise !

   Le lendemain, nous remontons sur une crête d’où le panorama sur notre itinéraire de la veille est impressionnant. De l’autre côté, nous découvrons une autre chaîne de montagnes toute proche. Nous interrogeons Panta à son sujet mais il nous répond qu’elle n’a pas tellement d’importance parce qu’elle est trop basse. On s’étonne un peu, les pics blancs culminent tout de même à 6990 mètres ! Panta confirme, au Népal, en-dessous du cap des 7000 mètres, ça ne compte pas. Il n’y a que dans ce pays qu’ils peuvent se permettre un tel snobisme !
   Tant pis, même si les «collines» de l’arrière-plan sont ridicules, on fait poser tout le monde pour la photo de groupe !

22_helambu9_077

   Il ne nous reste plus qu’à redescendre en deux jours à travers la vallée d’Helambu pour boucler notre trek. Damien se casse la tête pour trouver comment il va pouvoir passer de 3600 mètres d’altitude à seulement 1500 sans effectuer une seule descente : ses genoux le font toujours souffrir ! Finalement, il serrera les dents et se pliera à la dure loi de la randonnée qui veut qu’on descende tout ce qu’on a monté.

   Au cours de cette dernière partie, nous nous éloignons des montagnes mais nous traversons plusieurs villages Tamang, une des ethnies qui peuplent le Népal. Nous retrouvons des paysages plus verdoyants et les cultures en terrasse qui sculptent les montagnes.

23_helambu10_053

   Cela nous donne l’occasion d’appréhender un peu le mode de vie des habitants de ces vallées. Le nombre de monastères bouddhistes disséminés dans la montagne est particulièrement frappant.

23_helambu10_013

   Le mardi 13 novembre, nous reprenons le bus pour Katmandou. Comme il s’agit d’un «express», le voyage ne dure que cinq heures et demie. Les pauses restent malgré tout assez nombreuses pour nous permettre d’apprécier le paysage (très beau) ou de croiser quelques regards...

24_trajet_retour_003

   Comme d’habitude, le retour de trek amène son lot de petits bonheurs, comme retrouver les bienfaits d’une douche chaude ou se régaler d’énormes steaks dans les restaurants de Katmandou !

Photos Népal-Tibet - Retour accueil - Livre d'or

carte_Nepal

17 novembre 2007

Katmandou (Népal), samedi 17 novembre 2007

Préparer la suite du voyage


   De retour à Katmandou le samedi 27 octobre après notre excursion au Tibet, nous apprécions, comme souvent après ce genre d'expédition, de pouvoir prendre une bonne douche chaude dans le confort de notre hôtel. Les logements des jours précédents ne nous offraient pas de salle de bains, ça fait du bien de retrouver la "civilisation" (toute relative à Katmandou bien sûr).


   Le programme des prochains jours est déjà établi. Nous voulons nous pencher sur la suite de notre voyage, la partie Asie du sud-est, et organiser nos déplacements en avion avant l'arrivée des cinq copains qui viennent faire un trek avec nous. Ander, Damien, Olivier, Jérôme et Stéphane arrivent en ordre dispersé entre le mardi 30 octobre et le jeudi 1er novembre. Puis nous partons pour un trek de douze jours le 2 novembre.

   Nous avons donc deux-trois jours devant nous. Le premier problème, c'est la situation au Myanmar. Nous avions prévu d'y séjourner quatre semaines mais face aux évènements qui s'y déroulent, nous sommes contraints d'abandonner l'idée. Il nous faut donc trouver un pays de remplacement. Les possibilités ne manquent pas mais nous devons chercher des renseignements sur Internet ou dans des guides de voyage. Sud de la Chine, Laos ou Indonésie ? Finalement c'est le Laos qui gagne. La météo au mois de février y est bien meilleure que dans les deux autres pays, c'est ce qui nous décide.

   Après l'Inde, nous irons donc en Thaïlande puis nous effectuerons un périple dans les pays environnants, Laos, Cambodge puis sud du Vietnam, avant de reprendre un vol pour Manille aux Philippines. Le plan est arrêté, reste à trouver des billets d'avion au meilleur prix ! Et ça n'est pas le plus simple. Nous passons de nombreuses heures sur internet à comparer les prix des diverses compagnies. Quelques  «low cost» sont implantées dans la région qui nous intéresse et nous voyons rapidement que cela nous reviendra bien moins cher que de passer par des compagnies classiques. Nous devrons sans doute faire une escale à Singapour pour avoir de bons tarifs mais cela ne nous dérange pas, bien au contraire. Nous en profiterons pour y rester un jour ou deux.

   Nous passons donc ces dimanche et lundi la tête «dans le guidon», ou plutôt dans l'écran d'ordinateur, à comparer prix, dates de départ ou villes d'arrivée en jurant contre la lenteur de certains accès Internet. Nous perdons beaucoup de temps, nous préférerions bien sûr nous balader dans la vallée de Katmandou, mais il fallait bien faire tout ça à un moment donné.


   Notre seule distraction pendant ces deux jours, c'est un repas chez Panta, le guide népalais qui va nous accompagner pendant le trek. Nous l'avions rencontré lors de notre première rando au Népal il y a cinq ans et nous le retrouvons avec grand plaisir. Nous sommes invités à dîner chez lui ce dimanche soir et faisons la connaissance de sa femme, de son frère, de sa fille de 11 ans et de son fils de 10 ans. Les enfants, qui parlent très bien anglais car c'est la langue utilisée dans leur école, ne sont pas timides pour un sou. Ils nous font tout de suite participer à leurs jeux pendant que le reste de la famille finit de préparer le repas. Cinq minutes après notre arrivée nous sommes déjà par terre pour un cours express de yoga puis une partie de billard indien. Les Occidentaux ne font pas le poids mais c'est très sympa.

09_katmandou_002

 

   Le repas qui suit est un festin. Panta nous sert le plat traditionnel népalais, le Dal Bhat, et c'est de loin le meilleur que nous ayons goûté. Le curry de légumes, les lentilles et le poulet épicé sont un délice. En plus, Panta débouche sous nos yeux ébahis une bouteille de Saint Emilion qu'un ami français lui a offert. C'est royal ! Nous passons donc une excellente soirée avec lui et au milieu des autres sujets de conversation nous mettons au point les derniers détails pour le trek à venir. Tout est prêt, il n'y a plus qu'à espérer que les copains n'aurons pas de souci avec leurs avions.


   Les lundi et mardi nous avons encore l'occasion de nous énerver contre l’informatique. Nous nous sommes décidés pour une compagnie aérienne et des dates de trajet mais le paiement en ligne est refusé à chacune de nos tentatives, même en essayant des cartes bancaires différentes. Pas de chance, nous n’arrivons pas à régler cette affaire et il est déjà temps d'aller à l’aéroport pour accueillir Ander. L'avion est presque à l'heure et, comme Ander n’a pas l’air trop fatigué par le voyage, nous partons nous promener dans Katmandou rapidement. C'est quand même quelque chose la première vision de cette ville !


   Entre deux essais infructueux pour acheter nos billets d'avion sur Internet, nous visitons tous les trois le lendemain deux sites proches de Katmandou: le stûpa de Bodnath, à côté duquel vit une importante communauté tibétaine donc bouddhiste et le centre religieux de Pashupatinath, lieu saint pour les Hindouistes du Népal.

   Malgré le côté très touristique de Bodnath, nous apprécions de nouveau la beauté d'un grand stûpa: ces yeux dessinés sur l'édifice et les dizaines de drapeaux à prières qui flottent au vent sont toujours aussi impressionnants.

10_bodnath_014

   Un vieil homme effectue un pélerinage autour du stûpa, joignant les mains en prière et se prosternant de temps en temps : ça nous rappelle ce que nous avons vu à Lhassa.

10_bodnath_022

 

   Nous marchons ensuite environ trois quarts d'heure pour rejoindre Pashupatinath. C'est sur ce site qu'ont lieu les crémations pour les Hindous. Le lieu est constitué d'une série de temples construits près de la riviere Bagmati, qui se jette dans le Gange. Les familles amènent leurs morts ici et allument le bûcher funéraire après une courte cérémonie. Les cendres sont ensuite jetées dans la rivière sacrée.


   Même si la visite peut paraître un peu morbide, il est très intéressant d'observer le rituel. Nous louons d'ailleurs les services d'un guide pour nous permettre de mieux appréhender tout ça. On perçoit vraiment le fossé culturel qui nous sépare et on ne cherche pas forcément à tout comprendre... Il est par exemple très étonnant de voir des gamins, les pieds dans l’eau à quelques mètres des plateformes de crémation, repêcher ce qui est récupérable : vêtements non brûlés, bûches pas entièrement calcinées ou pièces jetées en offrande dans la rivière par les croyants. Personne ne semble s’offusquer de cette pratique, il semble que ce soit normal.

   Personne non plus ne semble prêter attention aux groupes de touristes qui se succèdent, braquant caméras et appareils photos parfois quelques mètres seulement au-dessus des bûchers funéraires. Les gens acceptent également cela sans problème.

11_pashupatinath_026

   De nombreux saddhus, ces saints hommes qui se dédient corps et âme à la religion, vivent à Pashupatinath. On hallucine là encore devant leur accoutrement !

11_pashupatinath_021

   Le deuxième trekkeur à arriver à Katmandou, c’est Damien. Même topo, nous nous promenons rapidement ensemble dans la ville avant de trinquer dans un restaurant aux vacances et aux billets d’avion pour la suite de notre voyage que nous avons finalement réussi à réserver en passant un coup de fil à Singapour. Nous partirons de la ville de Cochin dans le sud-ouest de l’Inde et nous passerons deux jours à Singapour avant de reprendre un vol pour Phuket en Thaïlande mi-janvier.

   Le jeudi 1er novembre, très tôt le matin, nous partons pour Durbar Square. C’est un moment très intéressant pour observer l’éveil de Katmandou. Les Népalais viennent nombreux sur la place pour se recueillir quelques instants avant de partir au travail. Certains ne prennent même pas la peine de descendre de moto pour prier !

12_katmandou_051

   D’autres viennent littéralement nourrir la statue du Kalo Bhairava , une des plus vénérées de Durbar Square.


12_katmandou_047


   La vie s’installe tranquillement, on est encore loin de la folie d’un milieu d’après-midi. Nous voyons quand même des choses épatantes comme ce rickshaw qui transporte une gigantesque cargaison de viande. C’est quoi l’adresse du boucher qui se fait livrer ? Bon, on n’ira pas faire nos courses chez lui...

12_katmandou_016

   Nous buvons un thé en haut d’un temple en regardant la place s’animer. Le moment est bien agréable.

   Olivier, Jérôme et Stéphane sont les derniers à arriver en début d’après-midi. Ca y est, la troupe est au complet et nous sommes ravis de revoir nos amis. La fin de journée est chargée, nous présentons Panta aux futurs trekkeurs et nous organisons les sacs pour être prêts le lendemain à 6h. Nous aurons le temps de nous reposer dans le bus qui nous amène au village où commencerons à marcher : nous avons neuf heures de trajet devant nous !

Photos Népal-Tibet - Retour accueil - Livre d'or

carte_Nepal 

Publicité
Publicité
30 octobre 2007

Katmandou (Népal), mardi 30 octobre 2007

Sept jours au Tibet

   Le samedi 20 octobre au matin, nous embarquons sur un vol à destination de Lhassa au Tibet. A l'origine, nous devions partir par voie terrestre et revenir en avion mais la frontière chinoise n'est toujours pas ouverte ce qui nous oblige à effectuer le voyage dans l'autre sens : normalement, les choses devraient s'arranger pour notre retour. La formule initiale nous aurait permis de prolonger notre séjour de 3 jours à Lhassa mais nous ne pouvons finalement rester que huit jours, vu le sens du circuit. Nous devons donc voyager en groupe. Nous sommes 17 personnes, d'un peu tous les âges et toutes les nationalités.

carte_trajet_ktm_lhassa

   Le trajet en avion n'est pas bien long. C'est presque dommage : nous sommes en "business class" (sans trop savoir pourquoi) et la vue sur l'Himalaya est splendide. On n'a pas tous les jours l'occasion d'admirer l'Everest, et encore moins de le regarder d'en haut !!

01_lhassa_421

   Après les formalités d'immigration et de douane à l'aéroport de Lhassa, nous nous étonnons de voir nos bagages passés au scanner. Que peuvent-ils bien chercher alors que nous sommes sur le point de quitter l'aéroport ? Nous avons rapidement la réponse : ce qui intéresse les douaniers chinois, ce sont... les livres ! Les volumes que nous transportons sont inspectés avant de nous être rendus. Par contre les détenteurs du Lonely Planet sur le Tibet récupèrent leur exemplaire amputé de la première page. L'explication est logique, l'ouvrage est préfacé par le Dalaï-Lama ! Ca met tout de suite dans l'ambiance !

   A la sortie, nous sommes attendus par celui qui sera notre guide pendant toute la durée du séjour. A première vue, ce n'est pas un génie de la communication. Il nous distille les informations au compte-gouttes et a la fâcheuse tendance à changer de discours en changeant d'interlocuteur, y compris sur des sujets aussi simples que l'heure du départ du lendemain matin. Voilà qui ne va pas faciliter les choses.

   Qu'importe, nous partons nous promener dans Lhassa pour un premier contact avec la culture tibétaine. Ce qui frappe tout de suite, c'est la ferveur religieuse autour des principaux lieux de culte de la ville. Autour du temple du Jokhang qui abrite l'effigie de Bouddha la plus sacrée du pays, les fidèles se pressent pour entrer ou effectuer le pèlerinage qui le contourne. Nombre d'entre eux se prosternent devant l'entrée en signe de respect.

01_lhassa_026

   Cette introduction à Lhassa est merveilleuse car nous pouvons observer des pèlerins venus des quatre coins du Tibet devant le temple. La diversité du pays saute aux yeux : visages et vêtements sont très différents d'une personne à une autre. En plus la belle lumière de cette fin d'après-midi éclaire la scène. On voudrait que cela dure des heures !

01_lhassa_098mod

   Le soir venu, pour nous mettre un peu plus dans l'ambiance, nous goûtons aux spécialités tibétaines. Si les momos, sortes de raviolis vapeur, sont plutôt bons, on ne peut pas en dire autant du thé tibétain. Il s'agit d'un breuvage très salé au beurre de yack. C'est fort, écœurant et vraiment infect !!! Pour fêter l'anniversaire de Florence le dimanche soir, on choisira plutôt de la " Lhasa beer " ! Pourtant, ce ne sont pas les étalages de beurre qui manqueraient sur les marchés si on décidait d'en ramener en souvenir...

01_lhassa_182

   Les deux jours suivants sont consacrés à la visite en groupe de Lhassa et de ses environs. Nous pouvons ainsi admirer le célèbre Potala, autrefois résidence des Dalaï-Lamas et siège du gouvernement tibétain. Aujourd'hui c'est le drapeau chinois qui flotte sur le palais...

01_lhassa_121

   Le lieu a malgré tout gardé toute sa splendeur, les Chinois n'ont jamais osé attaquer directement ce symbole tibétain. La visite nous permet de contempler nombre de statues et objets sacrés richement décorés. C'est très beau même si une odeur de beurre de yack flotte dans toutes les salles. De grandes vasques remplies de cette matière grasse servent en effet à éclairer les différentes pièces. Les pèlerins se promènent d'ailleurs sac de beurre à la main et en distillent au fur et à mesure dans ces récipients. C'est l'offrande la plus populaire ici.

   Des derniers étages, la vue de la ville permet de se rendre compte qu'il ne reste plus grand-chose du vieux Lhassa. Partout, on voit que des quartiers entiers ont été rasés pour permettre de percer d'énormes avenues à la chinoise ou aménager de grandes esplanades.

01_lhassa_565

   Sur le programme remis par notre agence à Katmandou, nous devions visiter le monastère de Drépung, un des plus grands et des plus importants du Tibet situé à quelques kilomètres de Lhassa. La veille, nous apprenons pourtant que la visite n'aura pas lieu. Motif officiel, le monastère est " en travaux ". En insistant un peu, nous obtenons une toute autre explication. Sa Sainteté le Dalaï-Lama a été récemment distinguée par le Congrès américain, ce qui a provoqué des manifestations de joie chez les moines hostiles à l'occupation chinoise. En signe de représailles et pour prévenir toute revendication d'indépendance du Tibet devant des touristes, les religieux sont consignés dans leur monastère qui est entouré par l'armée et la route est bloquée. Il va sans dire que dans la presse locale, l'attribution d'une médaille d'or à un " activiste politique qui sous un camouflage religieux fomente des activités sécessionnistes destinées à déstabiliser la démocratie chinoise " est vivement condamnée...

   Nous avions voyagé en Chine au printemps 2006 et à aucun moment nous n'avions vraiment ressenti le poids de la machine d'état. Ici, on sent que la pression militaire est permanente. On nous donne également une autre raison sur la fermeture de la frontière népalaise : un drapeau tibétain aurait été planté sur la face nord de l'Everest ce qui aurait déclenché l'ire des autorités chinoises... Il est très difficile de démêler le vrai du faux dans tout ce qu'on nous raconte. Nous nous demandons en permanence si la vérité n'est pas ailleurs...

   Il reste cependant assez de belles choses à visiter à Lhassa et notamment d'autres lieux de culte auxquels l'accès est possible. Nous tombons ainsi par hasard sur une cérémonie dans un petit temple de la capitale. Nous restons quelques minutes écouter les chants des moines dans un coin de la pièce. Nous ne comprenons pas les gestes ni les symboles mais nous sommes transportés par leur voix très graves.

01_lhassa_193mod2

   Dans un autre monastère, nous assistons à des débats théologiques où les moines s'opposent pour tester leur connaissance des textes sacrés et leur sens de la répartie. Si certains ont l'air de s'ennuyer ferme, d'autres semblent beaucoup s'amuser !

01_lhassa_542  01_lhassa_541

   Le mardi matin, nous prenons la route à travers les hauts plateaux tibétains. Notre but est de rallier Katmandou en jeep en quelques jours en admirant les paysages de la route et en visitant bien sûr quelques monastères. Nous partageons notre véhicule avec un couple de Français, Pierre et Nicole, qui profitent de leur retraite pour enchaîner les vacances et les treks. A leur programme, trois semaines de marche en revenant du Tibet. Avec seulement 12 jours prévus, nous sommes vraiment des petits joueurs.

   Le voyage commence mal, nous n'empruntons pas la route prévue qui est fermée pour travaux. Nous parvenons quand même à convaincre le guide de monter en voiture en haut d'un col pour voir le lac de Yamadrok qui ne figure pas sur le nouvel itinéraire même si cela nous oblige à faire ensuite demi-tour pour rejoindre la route ouverte. Les eaux du lac sont turquoises et la vue est magnifique, il aurait été dommage de ne pas voir ça !

02_trajet_gyantse_019

   Nous réalisons à quel point le haut plateau tibétain est sec et désertique. Nous progressons dans un environnement très minéral.

02_trajet_gyantse_082

   A Gyangtse et Shigatse, respectivement les troisième et deuxième villes du pays, nous visitons de très beaux monastères et stûpa.

03_gyantse_077

04_shigatse_008

   Au-delà de la très belle architecture, ce sont encore les Tibétains venant prier qui nous marquent le plus. Il y a toujours un grand nombre de personnes à effectuer le pèlerinage autour des édifices religieux et c'est un régal de les voir marcher en faisant tourner les grands moulins à prières qui entourent les monastères.

03_gyantse_074

   Peu à peu, nous quittons la région des villes et des monastères pour nous rapprocher de la barrière himalayenne. Les cols se font plus hauts, les hébergements plus sommaires et la vue des montagnes devient fantastique.

07_trajet_nyalam_038

   Un soir, nous avons même droit à un beau coucher de soleil sur l'Everest. Nous y assistons en dégustant une bière achetée pour l'occasion : ce n'est pas tous les jours qu'on prend l'apéro devant la plus haute montagne du monde !

06_tingri_064mod

   Passer une nuit ici est facile mais on se rend bien compte que la vie des gens sur le plateau tibétain est loin d'être de tout confort. Pour se déplacer ou travailler dans les champs, les animaux sont encore largement mis à contribution.

06_tingri_134

02_trajet_gyantse_032

   Finalement, nous atteignons Nyalam, un petit village proche de la frontière népalaise le vendredi 26 dans l'après-midi. Le ciel, jusqu'ici très bleu, est subitement totalement bouché et on ne voit plus les montagnes. Il fait froid et nous décidons d'aller nous réfugier dans un cybercafé chauffé pour prendre des nouvelles du monde. Ca n'est pas chose facile, beaucoup de sites sont censurés et affichent des messages d'erreur. Encore un exemple du contrôle chinois des médias...

   Nous aurons une dernière illustration de la situation en passant la frontière. Nous arrivons au poste frontalier de très bonne heure, la route d'accès étant bloquée durant la journée pour travaux (on travaille beaucoup ici).

   Vous pouvez voir sur la carte suivante le trajet effectué.

carte_trajet_lhassa_ktm

   Naturellement, nous devons ensuite patienter jusqu'à l'ouverture du bureau d'immigration pour pouvoir accomplir les formalités de départ. C'est le moment que choisissent deux Russes de notre groupe pour partir se promener du côté du pont-frontière et le passer l'air de rien tout en prenant des photos !

   Certes, ça n'était pas très malin de la part de nos compagnons de voyage mais la réaction des autorités chinoises est totalement disproportionnée. Les deux dangereux espions sont arrêtés et placés sous bonne garde pendant qu'on visionne l'intégralité de leurs photos et vidéos ! On ne voit pas bien le problème causé par ces malheureux clichés. Certes les photos de ponts et bâtiments militaires sont interdites mais comme tout ce qu'il y a à voir c'est une cahute plutôt moche et un bout de route, il n'y a vraiment pas de quoi en faire un fromage, fût-il de lait de yack !

   Nous patientons donc le temps que les militaires aient fini leur crise d'autorité : comme nous disposons d'un visa collectif, nous devons passer la frontière tous ensemble. Finalement les choses s'arrangent (après paiement d'une amende) et nous pouvons rejoindre le poste-frontière népalais où règne la plus totale anarchie. Ca change !
   Désolés, nous n'avons pas de photo illustrant la situation, nous n'avons pas osé sortir l'appareil !

   Ce séjour au Tibet nous a plu même si les conditions dans lesquelles nous l'avons effectué étaient loin d'être parfaites. Nous aurions aimé bénéficier de plus de temps, de plus de liberté et pouvoir voyager en indépendant. Nous avons malgré tout pu appréhender un pan de la culture tibétaine et des difficiles conditions de vie dans le pays. Peut-être pourrons-nous revenir un jour et visiter le Tibet dans un contexte différent ?

   En attendant, il ne nous reste plus qu'à regagner Katmandou à bord du bus le plus lent du Népal : tout ce qu'il arrive à doubler, ce sont les voitures en panne ! Cela nous donne le temps d'apprécier le paysage. Depuis que nous avons franchi l'Himalaya nous pouvons constater le retour de la végétation, de l'humidité et des couleurs. C'est gai et reposant pour l'œil après le désert des hauts plateaux.

08_trajet_katmandou_086

Photos Népal-Tibet - Retour accueil - Livre d'or

carte_Nepal  carte_Tibet

29 octobre 2007

Katmandou (Népal), lundi 29 octore 2007

Katmandou au Népal

   Le mercredi 17 octobre au matin nous quittons le parc Chitwan, direction Katmandou, la célèbre capitale du Népal. Nous prenons un bus spécial pour touristes pour gagner du temps et être un peu plus confortablement assis. Malgré cela, le trajet prend pas moins de 7 heures alors que la distance à parcourir n'est pas énorme. Ca promet pour nos prochains déplacements dans le pays...

carte_trajet_sauraha_katmandou

   Nous avons quand même de la chance à l'arrivée : le bus nous dépose à 200 mètres de l'hôtel où nous voulons aller. Nous n'aurons pas à marcher très longtemps avec nos sacs sur le dos, ce qui est la meilleure façon d'attirer les rabatteurs des hôtels qui sont évidemment très nombreux ici.

   Nous ne trouvons pas de place dans l'hôtel prévu mais celui d'en face, tenu par un Français, nous accueille sans problème. Nous sommes un peu en retrait par rapport au quartier très touristique de Thamel, où sont situés la plupart des guest-houses, restaurants et agences pour les voyageurs.

   Nous partons cependant nous y promener rapidement car nous devons passer à l'agence qui nous organise le tour au Tibet. Cette première promenade dans les rues de Katmandou est loin d'être une partie de plaisir. Nous avançons difficilement entre motos, voitures, rickshaws, vélos et piétons tant les embouteillages sont denses et parce que, bien sûr, il n'y a pas de trottoir. Le bruit des moteurs et les klaxons incessants rajoutent aussi une touche sonore à cet enfer. Depuis notre dernier passage ici il y a cinq ans, la circulation a explosé, c'est fou !

   Ce n'est d'ailleurs pas le seul changement qui nous saute aux yeux. Thamel semble s'être beaucoup agrandi. Les enseignes de restaurants, bars, hôtels, agences, services de blanchisserie, boutiques de souvenirs, bref tout ce qui est nécessaire au touriste de base, pullulent. Nous gardions un souvenir plutôt bon de ce coin de la ville mais là nous réalisons la chance que nous avons de loger loin de tout ça.

08_trajet_katmandou_088

   Après une vingtaine de minutes dans le chaos des rues (cela suffit largement pour en avoir ras-le-bol), nous trouvons notre agence. Depuis Katmandou, il est impossible d'entrer au Tibet en voyageant en indépendant car l'ambassade de Chine ne délivre pas de visa individuel. Nous sommes donc obligés de passer par un tour organisé de manière à obtenir un visa de groupe. Nous serons un peu moins libres que d'habitude mais tant pis, la perspective de voir un tel pays vaut bien quelques désagréments.

   Le problème c'est que le patron du tour-opérateur nous a envoyé un mail il y a quelques temps nous annonçant que les derniers départs au Tibet avaient été annulés car les Chinois ne donnaient pas de visas depuis 10 jours, à cause, semble-t-il, d'exercices militaires près de la frontière. Nous venons donc aux nouvelles un peu anxieux et nous n'avons pas la réponse définitive tout de suite. Nous devons patienter jusqu'au jeudi soir, quand les Chinois aurons confirmé la délivrance du visa... Suspense !

   En attendant de savoir si nous partirons ou pas, nous nous promenons le jeudi 18 dans des quartiers plus intéressants que le ghetto à touristes. Et là nous retrouvons la magie de Katmandou. Les Népalais, qu'ils soient hindouistes ou bouddhistes sont très croyants. En se promenant au hasard des rues on rencontre énormément de petits temples et de petits stûpas (comme sur la photo de droite). Les gens viennent y prier et déposer des offrandes, spécialement le matin et en fin de journée.

05_katmandou_095 05_katmandou_014

   La grande place historique et religieuse de Katmandou se nomme Durbar Square. C'est une succession de temples, de pagodes et de statues de tailles et de formes diverses construits pour la plupart entre le 16e et le 18e siècle. Malgré leur âge tous les édifices sont très bien conservés et il règne sur la place une atmosphère extraordinaire.

05_katmandou_070

05_katmandou_072

   Loin d'être un quartier-musée comme cela aurait très bien pu être le cas, Durbar Square déborde d'activités. Des touristes sont toujours présents bien sûr mais la foule des Népalais qui viennent prier les dépasse. De plus, de nombreux étals où l'on peut trouver tout et n'importe quoi, du souvenir aux fruits et légumes en passant par des vêtements sont installés le long de certains temples.

05_katmandou_093mod

   S'asseoir en haut d'un temple et observer la vie sur la place est un moyen fantastique de passer le temps. Tout le Népal semble représenter ici, sous nos yeux et ces odeurs d'encens si marquantes plongent littéralement dans un autre monde. Voilà le Katmandou que l'on aime.

05_katmandou_087

   En fin d'après-midi nous retournons à l'agence : c'est bon, l'ambassade a donné son feu vert et nous partons le samedi matin à Lhassa. Nous ne resterons qu'une semaine là-bas au lieu des dix jours prévus mais ce n'est pas grave. C'est un soulagement car nous aurions été très déçus de ne pas pouvoir effectuer ce petit voyage au Tibet.

   Tôt le vendredi matin, nous partons visiter un autre lieu très important de la ville. C'est un grand stûpa, situé sur une colline à l'est du centre-ville, portant le nom de Swayambunath. C'est un peu le symbole du Népal tant les photos de ce site sacré à la fois pour les bouddhistes et les hindouistes sont connues. Dès le pied de la colline, des fidèles se prosternent devant des statues de Bouddha.

06_swayambunath_004

   Ensuite de grands escaliers, peuplés de nombreux singes mènent à un promontoire où le stûpa se dresse fièrement. La montée est rude mais elle permet une bonne approche du lieu et de son ambiance.

06_swayambunath_013

   Après quelques minutes d'effort nous pouvons contempler ces célèbres yeux qui scrutent la vallée de Katmandou.

06_swayambunath_031

   Les gens vont le tour du stûpa, dans le sens des aiguilles d'une montre évidemment (voir Tintin au Tibet : " Toi passer à gauche, Sahib ! "), font tourner des moulins à prières et s'arrêtent de temps en temps déposer une offrande en face de petites statues.

06_swayambunath_026

   C'est là encore un grand moment d'une visite au Népal. Pas de chance pour nous, la vue n'est pas très dégagée ce matin. Il nous faudra revenir pour voir les montagnes !

Photos Népal-Tibet - Retour accueil - Livre d'or

carte_Nepal

19 octobre 2007

Katmandou (Népal), vendredi 19 octobre 2007

Safari au Népal

   Une fois arrivés au Népal le samedi 13 en fin de journée, nous nous employons à gagner le village de Sauraha. Il n'est pas très éloigné de la frontière mais nous n'y parvenons que le lendemain midi après avoir passé la nuit à Butwal, une petite ville à 30 kilomètres de la frontière : les bus publics sont loin de battre des records de rapidité dans le pays.

carte_trajet_frontiere_sauraha

   Nous avons décidé de faire de Sauraha notre première étape népalaise pour visiter le parc national de Chitwan dans cette région qu'on appelle le Teraï. Et non, il n'y a pas que des montagnes au Népal ! Dans les plaines de basse altitude, le climat est même tropical.

   Le lundi matin de bonne heure, nous partons accompagnés de deux guides pour passer deux jours dans la jungle. Nous commençons par une courte descente sur la rivière Rapti en canoë en essayant d'apercevoir des animaux. La chance nous sourit, en plus d'innombrables oiseaux, nous pouvons admirer un beau rhinocéros qui prend son bain et un gavial, le crocodile local.

03_chitwan_190mod

   Peu de temps après, nous débarquons et commençons à marcher. A en juger par le nombre d'empreintes visibles sur le sol, il y a énormément d'animaux sauvages dans le coin. Clément est content de constater que ce n'est pas lui qui a les plus grands pieds : le rhino (ci-dessous) ou l'éléphant le battent largement.

03_chitwan_195

   Nous poursuivons notre progression dans la jungle pendant une bonne partie de la journée. Ce n'est pas toujours facile, surtout quand nous devons traverser un bras de rivière. A une occasion, nous devons quitter nos chaussures : au milieu du cours d'eau, nous avons de l'eau jusqu'à mi-cuisses (enfin, je parle pour Florence) et sur la berge nous nous enfonçons dans la boue jusqu'au genou. A l'issue de cette traversée, nous sommes un peu surpris de voir nos guides manifester autant d'empressement à vouloir nous rincer les jambes : certes nous sommes sales mais nous supposons que ce n'est pas fini ! En fait, il s'agit de nous débarrasser d'éventuelles sangsues qui pullulent dans la région. Ces charmantes bestioles qui vivent dans les herbes humides se collent à nous ou nos vêtements pour se glisser sur notre peau jusqu'entre nos orteils pour y sucer notre sang. Inspection obligatoire, donc !

   Notre balade se poursuit mais on ne peut pas dire qu'elle soit vraiment passionnante. A cause de la végétation, majoritairement constituée d'herbes hautes, nous ne voyons pas grand-chose. Par moments nos guides doivent nous frayer un chemin en écartant les herbes avec leur bâton. C'est logique, la mousson se termine et c'est l'époque où ces plantes sont les plus élevées.

03_chitwan_197

   En fin de journée pourtant, la végétation s'éclaircit un peu et la chaleur diminuant, les animaux sortent s'abreuver. Nous pouvons ainsi admirer ces cerfs ou ce bébé rhino venu boire en compagnie de sa maman.

03_chitwan_212mod_1  03_chitwan_254_1

   Près de notre gîte du soir se trouve une ferme d'élevage de gavials. Ces crocodiles sont menacés d'extinction et la ferme a pour vocation d'amener le plus grand nombre de ces reptiles à un âge où leurs prédateurs se font moindres et où ils peuvent être relâchés dans la nature. Nous avons ainsi l'occasion de voir de plus près ces drôles de bêtes à la mâchoire curieusement fine et cylindrique.

03_chitwan_071

   Près de la ferme se trouve un enclos hébergeant un tigre du Bengale, le seigneur de la jungle. Il est assez difficile à apercevoir dans la nature car il sort surtout la nuit mais le spécimen en cage est trop mal adapté à la vie sauvage pour être relâché et est donc facile à observer.

03_chitwan_062

   Après environ 10 heures de marche et 25 kilomètres (ça fait un bon entraînement pour le trek à venir !), nous arrivons enfin à notre étape du soir, un groupement de maisons perdues dans la jungle. La soirée sera courte : les pannes d'électricité sont fréquentes et il faut prendre des forces pour le lendemain !

   Au réveil cependant, c'est la catastrophe : il pleut à torrents. Nous patientons en espérant que ça se calme mais il faut bien prendre une décision. Au lieu de rentrer à Sauraha en marchant dans la jungle comme c'était prévu, nos guides nous proposent de rentrer...en bus ! Nous hésitons un peu, nous aurions évidemment préféré marcher mais apparemment il y a beaucoup de rivières à traverser sur le parcours et la perspective d'avoir de l'eau jusqu'à la taille en luttant contre le courant n'est guère réjouissante. Nous optons donc pour le bus.

   Ca n'est tout de même pas de tout repos. D'abord il faut rejoindre l'arrêt du bus en suivant un chemin complètement détrempé. Nous sommes vite mouillés malgré nos ponchos.
   Ensuite, le trajet est mémorable. Le véhicule est minuscule et chaque cm³ d'espace est rempli de bras, de coudes et de sacs. Enfin, il faut prendre un rickshaw pour finir le voyage, le bus n'allant pas jusqu'au bout. Cela nous permet de constater qu'un sari et la pluie n'empêchent pas de monter à vélo.

03_chitwan_082mod

   En milieu d'après-midi, alors que nous sommes de retour à Sauraha et que nous désespérons de voir cesser la pluie, celle-ci s'arrête enfin. Heureusement car nous avions prévu une balade à dos d'éléphant et nous sommes contents de pouvoir la faire en étant au sec. Un beau soleil finit même par se lever et nous embarquons à bord de notre éléphant. Pas de souci pour grimper, il existe des " tours " prévues pour cela !

03_chitwan_286

   S'ensuivent alors deux heures de promenade très agréables. Nous voyons à nouveau beaucoup d'animaux, notamment des singes et des rhinocéros que nous pouvons approcher de près sans craindre de nous faire charger.

03_chitwan_037mod

03_chitwan_339

   Pour couronner le tout, alors que notre monture nous ramène au village, la chaîne himalayenne se détache soudainement dans le ciel lavé par la pluie. La vision des pics enneigés au-dessus des rizières et de la jungle est tout simplement fantastique. Nous ne pensions pas que les montagnes étaient visibles depuis le Teraï !

03_chitwan_372mod1

   Nous sommes ravis de nous être arrêtés dans cette partie du Népal que nous ne connaissions pas et de pouvoir découvrir un autre aspect du pays. Il va désormais être temps pour nous de rejoindre Katmandou car notre tour au Tibet débute dans quelques jours et l'agence de voyages a besoin de nos passeports pour les visas.

Photos Népal-Tibet - Retour accueil - Livre d'or

carte_Nepal

18 octobre 2007

Katmandou (Népal), jeudi 18 octobre 2007

En route vers le Népal

   Ca y est, nous voilà repartis ! Après une halte super sympathique en France, juste le temps de voir un peu la famille et quelques copains et bien sûr de faire une cure de fromage-vin rouge, nous repartons vers de nouvelles aventures. Visiblement tout le monde s'imaginait que nous n'avions rien mangé au cours des premiers six mois de notre voyage, et que nous n'allions pas non plus nous nourrir au cours de notre séjour asiatique. Bref, durant cette escale française, nous n'avons fait que manger. Il était temps de repartir pour ne pas prendre 10 kilos !  Le premier pays où nous allons séjourner est le Népal mais pour cela nous atterrissons d'abord à Delhi en Inde le mercredi 10 octobre à 23h. Nous rejoindrons la frontière népalaise par la route, la distance n'est pas énorme.

   Ce n'est pas la première fois que nous venons à Delhi mais l'arrivée à l'aéroport est toujours impressionnante. Les premiers pas dans l'aérogare, une fois les bagages récupérés, donnent déjà une bonne impression de l'ambiance locale. Plusieurs dizaines voire une centaine de personnes attendent à la porte des arrivées internationales. C'est assez effrayant comme première vision même si la majorité attendent quelqu'un en particulier. Les chauffeurs de taxi se succèdent en tout cas pour proposer leur service pour rejoindre le centre-ville. Nous lançons donc nos premiers " no, thank you " pour refuser leurs offres : il y a fort à parier que ce ne seront pas les derniers dans cette partie asiatique de notre voyage !

   Les arnaques étant paraît-il très courantes avec les taxis privés (ils n'emmènent pas forcément au bon hôtel ou réclament des sommes exorbitantes), nous achetons un billet de taxi pré-payé à un guichet dans l'aéroport. Le prix est fixe, le chauffeur pointe à la sortie du parking et nous n'avons qu'à lui donner ce ticket où figure notre destination.

   Le trajet se passe bien même si notre chauffeur est un fou du volant. Il double sans arrêt, ne respecte bien sûr aucun feu rouge et roule très vite. Là encore, ça nous met bien dans l'ambiance du pays ! Il nous emmène bien dans le quartier désiré mais il veut nous déposer dans un hôtel de son choix. Nous protestons, ayant déjà réservé une chambre dans un autre établissement. Sachant qu'il ne touchera pas de commission, il nous débarque alors à l'entrée d'une ruelle en nous disant que notre hôtel se trouve au bout. Heureusement, nous connaissons déjà les lieux et nous nous rendons vite compte que c'est faux. Ca n'est pas difficile : à l'entrée de la " bonne " ruelle se trouvent des toilettes publiques que nous ne voyons pas dans le passage indiqué par le chauffeur. Nous nous orientons sans trop de problèmes et quelques 200 mètres plus loin, l'odeur inimitable de la pissotière nous le confirme, nous sommes bien arrivés à la maison ! Nous pouvons enfin nous coucher.

   Le lendemain, nous émergeons assez tard. Nous n'avions pas beaucoup dormi ces derniers jours en France et la fatigue se faisait sentir. L'objectif principal de la journée est d'acheter un billet de train pour Lucknow, une ville un peu plus à l'est sur la route du Népal. Ca paraît facile comme ça n'est pas forcément le cas en Inde. Nous sortons donc pour avoir notre premier contact avec la rue, c'est toujours quelque chose ici.

   Des voitures dans tous les sens, des rickshaws à moteur (en vert et jaune) ou à pédale, des vélos, des gens partout sur le trottoir ou au milieu de la rue : c'est le délire !

01_delhi_003mod

   Pour traverser une rue il faut regarder absolument partout, sachant que ça n'est jamais le tour du piéton.
   Les odeurs sont également très marquantes. On passe d'un instant à l'autre d'une odeur de poubelles (oui la rue est sale), à une odeur de curry excellente pour repasser à une odeur de pisse à la limite du supportable vite masquée par l'odeur d'encens qui se dégage des étalages des vendeurs de fruits. Des pissotières sont installées un peu partout dans Old Delhi, comme dans cette rue sur la photo ci-dessous. L'idée est plutôt bonne mais le nettoyage ne suit pas et du coup les odeurs sont terribles !

01_delhi_018

   Nous sommes également accostés par beaucoup de gens, surtout des rickshaws qui veulent nous emmener à droite et à gauche ou des gens qui veulent nous vendre quelque chose ou nous aider à trouver notre chemin... Il vaut mieux avoir l'air sûr de soi mais nous remarquons qu'on nous colle moins une fois que nous disons que c'est la troisième fois que nous venons en Inde. Bref tout cela n'est pas de tout repos mais il faut dire que ce quartier de Delhi est peut-être l'un des pires du pays au niveau harcèlement du touriste.

   Nous retrouvons quand même l'un des très bons côtés de l'Inde en allant au restaurant. Notre premier repas ici est divin. Nous mangeons des dosais, qui sont des sortes de crêpes remplies de légumes au curry, une spécialité d'Inde du sud. Un vrai délice, et pour trois fois rien.

01_delhi_010mod

   Ensuite, direction la gare. Pour acheter son billet le plus simple est d'aller dans un grand bureau qui reçoit essentiellement les touristes au premier étage du bâtiment. Nous y sommes déjà allés lors de notre voyage précédent donc il n'y a pas de souci pour le trouver mais il ne faut pas écouter les différents rabatteurs qui sévissent autour de la gare et tentent d'envoyer les gens vers des agences privées.

   Nous réservons des places dans un train de nuit qui part de Delhi à 22h et arrive à Lucknow vers 7h du matin. Nous avons donc quelques heures devant nous pour nous balader dans Old Delhi.

   C'est sûr, le spectacle est dans la rue dans ce pays. Nous marchons dans des rues assez étroites et donc totalement bouchées. Le bruit est infernal entre klaxons et moteurs. On retrouve le même mélange d'odeurs que le matin. Il faut parfois jouer des coudes pour avancer quand même les vélos sont bloqués.

01_delhi_028

   Mais nous passons quand même en très peu de temps devant une mosquée, un temple jaïn et un temple sikh : la religion ou plutôt les religions ont une importance énorme ici et ça se voit tout de suite. Et même au milieu du bordel ambiant nous voyons de jolies choses.

01_delhi_038

   Nous tombons d'ailleurs sur la fin d'un défilé très coloré qui mettait en scène les différents dieux du panthéon hindou. Des acteurs représentent in vivo ces dieux, c'est une bonne occasion pour nous de réviser. Alors lequel est Krishna ? Laquelle est Radha ? Et Shiva dans tout ça ? En tout cas les costumes sont magnifiques et l'on se régale à les prendre en photo.

01_delhi_077mod

   A la fin de cette journée bien remplie nous récupérons nos sacs à l'hôtel et nous dirigeons vers la gare. Rassurez-vous, notre train couchette offre un très bon confort, pas comme celui de la photo suivante.

01_delhi_022

   Il faut juste penser à enchaîner son sac à la couchette pour ne pas se le faire voler pendant la nuit mais sinon ces wagons-lits de classe intermédiaire sont d'excellents moyens de transport .

   Le lendemain matin nous arrivons à Lucknow.

carte_trajet_delhi_lucknow

   Après un peu de repos à l'hôtel nous nous promenons dans les rues de la ville. Nous repartons dès le lendemain pour la frontière népalaise donc nous avons pas le temps d'aller explorer quelques monuments qui se trouvent au nord-est de la ville. C'est dommage car les quartiers que nous explorons ce vendredi après-midi ne nous plaisent pas énormément.

   Le samedi, une grosse journée de transport nous attend. Nous enchaînons côté indien un train et un bus pour gagner la ville frontière de Saunali.

carte_trajet_lucknow_fronti_re

   Si le train est de nouveau très confortable, le bus est quant à lui horrible. Il est totalement bondé et la route est très mauvaise, spécialement au début de ces 3h30 de trajet. Et encore nous pouvons nous estimer heureux d'avoir des places assises.

02_trajet_vers_le_n_pal_002

   Finalement, nous passons la frontière et quittons le territoire indien. Mais ce n'est qu'un au-revoir car nous y reviendrons dans un peu plus d'un mois et pour y rester un bon moment cette fois.

Photos Népal-Tibet - Retour accueil - Livre d'or

carte_Nepal

Publicité
Publicité
Embarquement au Népal et au Tibet
Publicité
Publicité